Septembre 2000 Volume 4, numéro 5
Des mesures concrètes pour freiner la résistance antimicrobienne - étape par étape –

La question des antimicrobiens et de la résistance antimicrobienne demeure un sujet de discussion brûlant dans les secteurs de la santé humaine et des autres secteurs de la santé. À l’ICSA, notre souci pour le mieux-être des animaux nous pousse à chercher des mesures concrètes pour comprendre le phénomène et agir face à la situation. Par exemple, nous nous sommes joints à un groupe d’experts pour trouver des solutions et préciser de quelle façon on peut utiliser correctement les antimicrobiens dans le secteur de la santé animale. Nous agissons ainsi parce que nous savons que notre contribution améliore la santé humaine et animale.

Se joindre à d’autres pour trouver des solutions
Le partage des connaissances est un bon moyen de stimuler la pensée et les idées qui aident à trouver des solutions efficaces. L’ICSA croit que nous devons faire rayonner notre connaissance en nous impliquant dans plusieurs comités, incluant ceux qui traitent des antimicrobiens et de la résistance antimicrobienne.

En 1999, l’ICSA et l’Association canadienne des médecins vétérinaires ont, tous deux, été invités à siéger au sein du Comité canadien de coordination sur la résistance antimicrobienne (CCCRA) chargé d’étudier l’impact de la résistance antimicrobienne sur la santé humaine et la santé animale. Tout dernièrement, le comité s’est particulièrement consacré à l’utilisation des antimicrobiens dans la médecine humaine et a mis l’accent sur l’élaboration de programmes régionaux visant à en promouvoir une judicieuce ordonnance auprès des médecins spécialisés en santé humaine. De plus, le CCCRA a condamné l’importation, et leur utilisation dans la production agricole animale, des antimicrobiens non enregistrés; le comité présentera sa position au ministre fédéral de la santé, Allan Rock.

L’ICSA siège également au sein du Comité de consultations sur l’utilisation des antimicrobiens sur des organismes non humains et son impact sur la résistance et la santé humaine. Ce comité a été formé en 1999, à la suite d’une réunion de concertation initiée en 1998 par Santé Canada, et regroupe des représentants du ministère fédéral de la santé, des scientifiques, et des secteurs de la production animale et ses principaux fournisseurs. " Notre comité s’est réuni trois fois, a déclaré le représentant de l’ICSA, Paul Dick, de Elanco/Provel Animal Health. Il a été déterminé qu’une approche responsable est nécessaire pour faire face à la question complexe de la résistance antimicrobienne. Présentement, nous rassemblons l’information, qui nous permettra de compléter notre mandat, en ce qui a trait entre autres à la création de mesures de surveillance, aux exigences requises dans le processus d’approbation des médicaments vétérinaires, à l’importation et l’usage des médicaments non enregistrés, et à l‘ensemble des connaissances scientifiques (le certain et l’incertain). Par la suite, nous évaluerons l’information en vue de formuler des recommandations précises, gardant en tête que c’est le taux de succès qui importe, quand il est question de l’usage des antimicrobiens ailleurs qu’en médecine humaine et notre capacité à soigner les humains ".

Au niveau international, l’ICSA est membre du COMISA, une fédération mondiale représentant des fabricants de médicaments vétérinaires, des vaccins et d’autres produits de santé animale. L’une des branches du regroupement est appelée le COMISA Antibiotic Team (le CAT), qui se penche sur la question de la résistance aux antibiotiques et aux antimicrobiens. Le plan d’action du CAT se concentre sur trois éléments :

i) développer des positions globales;
ii) faire connaître ces positions aux agences internationales; et
iii) mettre en place un réseau mondial d’experts capables de se prononcer sur les questions relatives aux antimicrobiens.

Le COMISA a également été impliqué dans la révision d’un document présenté par l’Organisation mondiale de la santé intitulé "Draft Global Strategy for the Containment of Antimicrobial Resistance", et a réussi à faire réviser la section portant sur l’utilisation des antimicrobiens dans la production alimentaire de source animale. Le représentant actuel de l’ICSA au COMISA est le Dr Bruce Groves de Pfizer Canada Inc.

La position de l’ICSA quant à l’utilisation des antimicrobiens pour soigner les animaux
L’ICSA tente de clarifier la confusion, qui règne par rapport aux antimicrobiens, en transmettant une information juste qui vous permet de faire un choix éclairé. Notre principal document, le "Guide ressource sur l’antibiorésistance", révisé par le conseil d’administration de l’ICSA, et le comité-médicaments, représente notre position officielle sur la question.

Nous soutenons le point de vue que les antimicrobiens représentent un outil d’une grande valeur dans la gestion de la santé des animaux de compagnie ainsi que des animaux destinés à l’alimentation, et considérons que leurs bienfaits surpassent les risques. L’utilisation judicieuse des antimicrobiens aide à améliorer la santé des animaux, à réduitre le taux de mortalité, à accroître l’efficience de la production alimentaire sans augmenter l’impact sur l’environnement - tout en offrant aux consommateurs une réserve alimentaire à prix abordable.

L’analyse des rapports d’études, nous permet d’émettre des conclusions certaines sur l’utilisation des antimicrobiens dans le soin des animaux :

1. Les antimicrobiens doivent être administrés suivant la rigoureuse observation du mode d’emploi indiqué sur l’étiquette. La relation vétérinaire-client-patient permet d’avoir des conseils essentiels sur la pertinence de leur utilisation.

2. Les antimicrobiens représentent un complément à de bonnes pratiques de gestion de la santé des animaux.

3. Les antimicrobiens devraient être administrés suivant la stricte posologie autorisée par Santé Canada.

4. Un sérieux diagnostic devrait toujours précéder l’utilisation des antimicrobiens comme mode de traitement thérapeutique.

5. L’utilisation sous-thérapeutique, ou à faibles doses, des antimicrobiens aide à prévenir les maladies et accentue la productivité.

6. Nous recommandons que soit mis en place un programme national de surveillance coordonnée, semblable à l’actuel National Antimicrobial Resistance Monitoring System implanté aux États-Unis.

7. Les programmes canadiens d’assurance de la qualité sont des voies parfaites pour faire la promotion de l’utilisation responsable des antimocrobiens.

Nous allons vous faire part de tout changement relatif à la gestion des antimicrobiens, mais en tout temps, si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous contacter. Ce document est disponible sur notre site Web www.cahi-icsa.ca.

Dans leur présentation intitulée "L’internet et métamorphoses de l'agriculture", M. Dales et M. Thomson ont expliqué que c'est à un rythme fou que l'Internet devient un outil indispensable pour aider les fermiers à adopter des mesures stratégiques qui rehaussent la bonne marche des affaires sur la ferme.